Un potentiel écologique important pour les forêt du Livradois-Forez
Avec une couverture de 162 000 ha, la forêt occupe 55% du territoire du PNR Livradois-Forez. Cette forêt est largement dominée par les essences résineuses (75%) et appartient à 89% à des propriétaires privés (70 000 propriétaires privés pour une propriété moyenne de 2,4 hectares). L’essence emblématique du territoire est le sapin pectiné, qu’on retrouve à l’étage montagnard souvent en mélange avec du hêtre. Avec plus de 50 000 ha dominés par le sapin, le Livradois-Forez abrite 25 à 30% des sapinières du Massif central. Ces peuplements autochtones de sapinière-hêtraie ont une valeur écologique précieuse pour le territoire. Il s’agit souvent de forêts anciennes – comme 28% des forêts du territoire du Parc – et présentent généralement un bon potentiel d’accueil pour la biodiversité : essences autochtones, diversité des étages de végétation, maturité relativement développée, bois mort au sol et sur pied en quantité significative. La présence de plusieurs espèces végétales patrimoniales témoigne de cette qualité écologique : la Buxbaumie verte, la listère cordée, de nombreux lichens patrimoniaux dont le Lichen pulmonaire. La faune patrimoniale n’est pas en reste avec le chat forestier, la chouette de Tengmalm, la Chevêchette d’Europe ou la barbastelle et bien d’autres encore.
Bien que minoritaires, les forêts de coteaux et de plaine représentent également un intérêt écologique à l’échelle du massif. La présence de feuillus (chêne et hêtre principalement) diversifie les habitats disponibles pour la faune et la flore.
Ces boisements à haute valeur écologique sont à préserver et à relier entre eux pour assurer une bonne fonctionnalité de la trame forestière.
Une artificialisation croissante des milieux forestiers qui menace la fonctionnalité écologique de la trame forestière
Les reboisements massifs réalisés en Livradois-Forez entre les années 50 et 70 dans un contexte d’exode rural ont considérablement impacté le paysage et la fonctionnalité écologique des massifs forestiers. Les plantations résineuses artificielles d’épicéa, de douglas, de pin sylvestre et de mélèze se sont imposées dans les massifs et couvrent aujourd’hui autant de surface que les sapinières-hêtraies autochtones (environ 50 000 hectares). Dans bien des cas, ces peuplements ont été insuffisamment gérés et sont restés sombres, monospécifiques et monostrates, bridant le potentiel d’expression de la biodiversité forestière.
Ils arrivent aujourd’hui à « maturité » (au sens économique du terme) et sont généralement exploités par coupe à blanc pour approvisionner une industrie du bois en recherche de produits standardisés. Ces peuplements standardisés ont une très faible perméabilité écologique etcréent des obstacles dans la continuité écologique de la trame forestière. Récoltés très jeunes, ils ne permettent pas l’expression de la maturité forestière, pourtant essentielle à la fonctionnalité de la trame forestière. En sapinière-hêtraie, la gestion forestière conduit également à une récolte des bois très anticipée (70-100 ans) par rapport au cycle biologique du sapin et du hêtre (plusieurs centaines d’années).